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Histoire d'une deuxième vie.
11 juillet 2011

La réa (1)

(Mes 3 semaines de réa ont été tellement difficiles et j’ai tant à en dire, il m’est aussi si dur d’y revenir que je le ferai par étapes, ce sera plus accessible pour moi et plus facile à lire pour vous…)

Après l’euphorie du réveil tout va très vite basculer. D’abord la douleur, mon thorax me fait énormément souffrir, j’ai l’impression d’avoir été broyée de l’intérieur. Je me remémore un épisode de Grey’s Anatomy pour ceux qui connaissent la série où Georges n’est même pas indentifiable après être passé sous un bus. Je suis fort heureusement identifiable mais j’ai l’impression d’être moi aussi passée sous un bus. Je me sens toute cassée en dedans et la morphine que je m’injecte en bolus en plus de celle qui coule en permanence dans mes veines ne me soulage pas entièrement.

Je suis extubée assez rapidement, le mardi matin je pense, moment assez particulier mais libérateur. J’ai peur, je le signale par geste à l’anesthésiste. Celui-ci me dit de ne pas avoir peur, qu’en général c’est un bon souvenir, voire un bon moment pour les greffés… Je n’irai pas jusque là… Enfin me voilà seule pour respirer bien que sous oxygène. Et là c’est la galère, ce  n’est pas si simple que ça. Respirer me demande des efforts monstres et il n’y a que sous VNI que je trouve un peu de repos… Là je me dis que ce n’est pas gagné…

Autre souci : mes fameux poignets violets ! Ils sont ainsi parce qu’on a tenté de me poser un cathéter artériel de manière à pouvoir faire la dizaine de gaz du sang prévue chaque jour. Autant dire qu’il est indispensable car je ne suis absolument pas piquable à chaque fois comme le démontre la couleur de mes poignets… Le cathéter posé si difficilement pendant l’opération ne marche pas, il faut en poser un autre ! On retente de me piquer le poignet gauche, je ne suis plus à 2 trous près…ça ne marche pas. Ne reste qu’une solution, poser un cathé en fémoral, autrement dit dans l’aine. J’avais déjà un peu peur à la base quand l’anesthésiste est venu changer le cathé, je l’avais là aussi fait comprendre par geste (parce que même après l’extubation j’étais complètement aphone à cause d’une inflammation de mes cordes vocales)et on m’avait répondu : « si on commence à avoir peur pour un changement de capteur, ça devient n’importe quoi ! Ici on n’a pas le droit d’avoir peur ! » Charmant !! Surtout qu’en fait ce n’était pas qu’un simple problème de capteur, mais vu le genre, je n’ai rien dit jusqu’à la fin et autant dire que le cathé fémoral, ce n’est pas une réelle partie de plaisir : monter le cathé bien en profondeur avec une douceur à la hauteur des paroles du personnage c’était déjà bien sympa mais les 2 points  pour le fixer n’étaient pas mal non plus. Et le tout à vif bien sûr  sans aucune anesthésie même locale ni shoot de quelque sorte que ce soit… Le gentil monsieur a décrété que l’anesthésie c’était un pic quand même et que ça ne servait qu’à perdre du temps… Un moment de pur bonheur !!!  Je doute que cette charmante personne ait essayé de s’en poser un à lui-même, mais je ferai cette réflexion de nombreuses fois dans les jours qui suivent.

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Commentaires
S
Bonjour,<br /> Pour commencer, je découvre ton site par hasard, j'ai vu le lien sur la page de Vaincre la muco.<br /> J'ai parcouru un peu ton histoire et j'avoue que j'ai bien versé ma p'tite larme en te lisant! que d'émotions... <br /> Je suis moi aussi muco, 35 ans, et en attente de greffe depuis fin janvier. C'est toujours bon de pouvoir lire ce genre de nouvelle car même si l'on ne se connait pas, le combat reste le même et le message devient un message d'espoir et donne vraiment envie de s'accrocher jusqu'au bout.<br /> Par contre ça me confirme bien tout ce que l'on m'a déjà raconté sur la réa... c'est vraiment bizarre mais personne n'en garde un bon souvenir!! <br /> Je te souhaite beaucoup de courage pour la suite, et bravo pour ce blog. Je reviendrais.
P
J'ai un peu de mal à formuler une phrase sans gros mot à propos du comportement du monsieur, c'est vrai qu'on aimerait bien qu'il teste à son tour, qu'il nous montre un peu...
C
Lr récit est poignant comme à chaque fois.Moi qui travaille dans le médiacl , je suis triste quand je lis que le personnel ne prends pas de précautions par rapport a la douleur, une petite anesthésie locale pour mettre le cath aurait ete bienvenue , aprés tout ce qui vous avez traversé vous aviez le droit d'avoir peur grrr.<br /> Bon courage.
E
Pfff oui impressionant récis... Tu fais bien de nous le dire par passages, ça nous laissera digérer tout ça... Encore une fois quel courage et quelle force dont tu fait preuve Séverine...
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