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Histoire d'une deuxième vie.
4 mars 2012

Angoisses

Mardi bilan sur Bordeaux pour mes 9 mois de greffe... Angoisse... Comme toujours... Oui je vais bien, même si mes chiffres ont baissé récemment, puis sont remontés mais n'ai je pas déjà fait mieux? J'ai perdu un peu de poids aussi: je sais , reprise du boulot, arrêt momentané du sport par manque de temps, bonne sinusite, ceci explique sûrement cela... Mais j'aurais préféré le prendre ce petit kilo plutôt que de le perdre... Je pense sans cesse, ou presque, à cette épée de Damoclès dont m'avait parlé un anesthésiste quand j'étais en chambre stérile: le rejet. Dieu que je hais ce mot.... Pour anecdote, je le prononce presque tous les jours en cours en ce moment vu que nous sommes en pleine séquence  sur la poésie, mais croyez moi, à chaque fois qu'on en parle, ce n'est pas à la versification que je pense... Je trouve même que dans ce contexte il n'a plus aucun sens pour moi^^

Le boulot justement, ma planche de salut, bien mieux qu'un suivi psy: je me sens utile et tous ces moments de délires ou de complicité avec mes élèves m'empêchent de penser (à qui je suis en tous cas, pas à ce que je fais^^). J'atteins presque une vie normale... Mais c'est quoi une vie normale? Comme me l'a dit récemment un ami proche: 9 mois de greffe, je suis née et re-née. Ma vie peut donc enfin commencer! Mais quelle vie: muco et greffe définissent ce que je suis, c'est ce qui m'a construit, alors reste à savoir comment je me définis... J'ai parfois envie de crier très fort à tout va: "et les gens, je suis greffée bi-pulmonaire et je vais bien! Ça vous épate hein?" À eux, certainement que non, à moi toujours... Cette vie j'ai encore du mal à y croire, j'ai toujours peur de la perdre... "Cette inquiétude sourde qui coule en nos veines, ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard..." Angoisse sourde et latente que ça ne peut pas durer, que 31 ans de vie conditionnés par la maladie m'empêche de croire que oui, cette phase d'accalmie peut ne pas être un leurre... 

Mon boulot si salvateur justement ne va-t-il pas être mal jugé par mon équipe de greffe même pas encore au courant??? Quoi qu'ils en disent j'en avais besoin et ça m'apporte l'utilité, la stabilité et la normalité sociale qui me manquait. Mais je ne suis pas dupe ni stupide, contrôles spirotel plus rapprochés, observation du moindre essoufflement (inexistant d'ailleurs) quand je monte dans ma classe avec mon gros cartable au 2° étage, surveillance du poids plus régulière aussi... Pour l'instant tout roule et il faut que ça dure...

Voila c'était le petit coup d'angoisse du soir... J'espère revenir vers vous mardi soir avec d'excellentes nouvelles (pourquoi excellentes d'ailleurs? Bonnes nouvelles seraient bien suffisantes... Un brin perfectionniste la fille^^)

Et peut-être qu'un jour j'arriverais à m'endormir avant 1h du matin.........

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Commentaires
L
Je voudrais juste rajouter que le personnel médical peut manquer (souvent?) de psychologie et de tact. Et comme dans ces périodes-là on est souvent à cran ou angoissé, leurs paroles prennent encore plus d'ampleur...<br /> <br /> Allez, il n'y a aucune raison pour qu'il y ait des soucis, ta greffe se passe super bien, alors continue à bien en profiter!<br /> <br /> Et donne-nous des nouvelles demain!
S
La phrase dans son intégralité était: "la greffe est une traversée de l'Atlantique en solitaire et vous allez vivre toute votre vie avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête..." Le rejet aiguë début je l'avais déjà fait à ce moment là...
J
L'anesthésiste évoquait sans doute le rejet plus ou moins "guetté" (hum) durant les premières semaines, car plus fréquent sur cette période. Après trois mois, les stats chutent nettement. Je ne pense pas qu'il voulait te mettre en alerte au-delà.
Histoire d'une deuxième vie.
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