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Histoire d'une deuxième vie.
27 janvier 2014

Je vais bien, ne t'en fais pas.

Difficile d'accepter les retours en arrière.

Voilà que me rattrapent mes anciennes aventures. Au chaud, bien caché dans les méandres de mes grosses bronches et de ma sphère ORL, vivait à mes dépens mon vieil ami le pyo. Son nom scientifique lui confère bien plus de prestance : Pseudomonas Aeruginosa, c'est ainsi qu'il se nomme. Cette saloperie, au détour d'une bronchite, a recolonisé mes poumons d'occasion.

Retour des perfs, de mon côté "branché". Ma tuyauterie est de retour, ma potence également, même si je compte bien ne pas m'y pendre !

Je suis perplexe face à ce retour en force de la maladie. Je ne suis pas sûre qu'il soit aisé de comprendre ce que je ressens, sachant que je nage en plein paradoxe. Dans un sens, j'ai l'impression de revenir à la maison, de retrouver ma vie d'avant, celle qui m'a faite mourir mais celle que j'ai connue pendant 31 ans. Cependant, on n'est pas si mal en ne prenant qu'une trentaine de comprimés par jour et quelques injections d'insuline. La logistique devient de suite plus complexe avec 2 perfusions de 12h et 2 de 1h en 24h (cherchez l'erreur !). Et puis surtout la peur me ronge : et si ce pyo ne débarrassait pas le plancher moelleux et muqueux de mes poumons ? Si je me retrouvais dans la "routine" d'envisager à nouveau  des cures régulières ? Ou pire, ce pyo à nouveau installé peut-il être à l'origine d'un rejet ?

J'entends déjà mes amis mucos me dire de ne pas m'inquiéter, que "ça arrive". Il paraît oui, mais les expériences des uns ne sont pas les expériences des autres... Je reste les pieds sur terre, la tête froide. Pas de pessimisme, simplement un franc réalisme qui me fait entrevoir diverses possibilités. Faire la liste des possibles pour mieux m'y préparer et être capable de faire face si besoin est. C'est ainsi que je fonctionne. Je n'occulte rien et j'avance.

Ainsi, 32 mois après ma greffe, le lendemain n'est jamais sûr. Je suis en arrêt de travail, je suis incapable d'assurer le traitement et le boulot sans être forcée de négliger l'un ou l'autre. Et pourtant je l'ai fait tant de fois, avant...

Je ne ferai pas preuve d'originalité en disant qu'on nait muco, on meurt muco, quel que soit notre parcours. Et le mien n'est pas si mal finalement. Depuis samedi, 12h30, une douce princesse de 15 ans se bat avec de nouveaux poumons pour avoir droit à sa vie d'adulte. 15 ans... Je n'ai pas de mots. 

Damoclès et son épée nous suivrons à chacun de nos pas.

Muco tu m'auras pas ! Je vais bien, ne t'en fais pas.

 

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