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Histoire d'une deuxième vie.
6 février 2014

Et l'humain dans tout ça ?

Quelle semaine !

De retour chez moi après deux épisodes d'hospitalisation à une semaine d'intervalle. Ah ben oui, quand on aime on ne compte pas...

Les choses ne changent pas vraiment en fait. Les gens désagréables sont toujours désagréables, les gens humains et compréhensifs sont toujours aussi compréhensifs.

Pour la petite histoire, à cause d'une fièvre inexpliquée entre 38°C et 38.5°C après 5 jours d'antibiothérapie par perfusions, je fus priée de rejoindre ma résidence secondaire pour une durée indéterminée afin que nous trouvions par divers examens plus ou moins agréables l'origine de cette fièvre... Nada. Je rentrai donc bredouille mais bien contente vendredi soir à la maison.

Puis lundi, ce fut au tour d'une réaction visiblement allergique violente de type oedémateux sur le visage lors de trois repas consécutifs qui me fit à nouveau rejoindre mes quartiers d'hiver. Bien que l'ambiance y sois chaleureuse (en température j'entends), je dois avouer que, contrairement à de nombreuses personnes, j'aime mieux ma résidence principale que ma villégiature secondaire... Il faut dire que les réveils y sont quelque peu brutaux. Enfin ça, c'est quand on a pu dormir un peu... 23h30 : "NADINE, T'AS FAIT LA PATIENTE DE LA 24 ? (c'est moi la 24) Nadine devant ma porte -NON, J'Y VAIS, ELLE A UNE PERF A BRANCHER LA PETITE JEUNE ! " Ok, donc "la 12" à l'autre bout du couloir en vous entendant gueuler ainsi s'est forcément étranglée en buvant sa tisane que vous lui avez servi 30 minutes plus tôt (oui elles sont toujours trop chaudes ces tisanes, il faut attendre, on est là pour ça de toutes façons, nous les patients...) et moi, j'allais m'endormir mais là, "la petite jeune" qui a 10 ans de plus que toi, son "train du sommeil" vient de la larguer en passant sous son nez en mode TGV et en la laissant sur le quai de gare ! Je disais donc, quand on a dormi, le réveil est charmant : grande lumière blanche dans la tronche, BONJOUR tonitruant "ON VIENT VOUS FAIRE UNE PRISE DE SANG, UN ECOUVILLONAGE, CHANGER L'AIGUILLE DE LA PERFUSION, VOUS EN BRANCHER UNE AUTRE ET ON VOUS LAISSE TRANQUILLE ! REVEILLEZ VOUS DOUCEMENT ! VOUS VOULEZ QUOI POUR DEJEUNER ? " Euh, ok, je dormais MAIS je baisse considérablement la moyenne d'âge du service et moi JE NE SUIS PAS SOURDE :-) Et bien sûr que je vais me réveiller doucement, quand je serai chez moi, hein :-)

Bref la bonne vieille routine des hôpitaux... Mais je m'emballe, faisons bref (je sais, c'est pas gagné !).

Je me suis donc tapé deux hospitalisations de plusieurs jours en deux semaines pour...rien ! Pour les allergies non plus, aucun indice. Je m'en suis revenue avec une simple ordonnance d'anti-histaminique. Joie !

Aujourd'hui, plus de réaction, plus de fièvre et surtout plus de perfs ! J'ai dit stop, on arrête les frais, je suis à mes J+14 de traitement, ça suffit !

Je crois que finalement, c'est l'hôpital qui rend malade...

Quelques moments forts de mes hospitalisations :

- Obligée de "descendre" rapidement à l'hôpital (une heure de route) "pour 15h30 au plus tard" sans avoir la possibilité de prévenir ma fille, qui est au collège, de mon départ et qui apprendra sur un trottoir par sms que sa mère est hospitalisée. Tout ça pour avoir une chambre, sinon je passe mon tour. Je n'ai eu ma chambre qu'à 18h... Je les hais !

- En attendant que ma chambre soit nettoyée et stérilisée (mouai...) dans ce service où se succèdent mucos non greffés infectés et mucos greffés, je me retrouve en salle d'attente avec...une muco non greffée et infectée...

-Lors de ma énième radio thoracique, je demande comme on me l'a toujours appris une protection pelvienne :

"Non, je vous la mets pas.  -Pourquoi ? -Trop compliqué à vous expliquer, vous n'allez rien comprendre ! - o_O Alors tu m'expliques pourquoi ET comment parce que figure-toi que derrière la malade que tu vois il y a un vrai être humain avec un cerveau et cet être humain est en droit de savoir pourquoi, après 33 années à faire une prévention des risques dus aux rayonnements radiographiques, tu me tiens le discours inverse ! - Vous êtes tous les mêmes avec vos protections, moi je vous la mets, je m'en fous, vous me faites juste perdre mon temps et vous aggravez votre cas. - Non mais il y a foutage de gueule là, c'est quoi ce plan ? - Non mais c'est comme tous ces parents flippés avec leurs bébés, faut protéger leurs petites gonades gnagnagna, qu'est-ce qu'on s'en fout de leurs gonnades à ces gamins alors qu'elles ne sont même pas encore sorties ? - Vous arrêtez votre délire là ! J'exige de comprendre pourquoi vous ne voulez pas me mettre de protection ! Si vous avez une explication valable, je vous écoute, mais me prendre pour une débile sans même me connaître, c'est justement très mal me connaître ! - Vous faites quoi comme métier vous ? - Je suis prof. - Ah ça ne m'étonne pas ça, les profs ils se croient supérieurs et nous prennent tous pour leurs élèves ! - Vous écoutez ce que je vous dis ? Je VOUS demande de M'expliquer en quoi la protection ne sert à rien. J'ai l'attitude d'un prof ou d'un élève là ???? "

Temps d'arrêt.

Le doute m'envahit alors :

"D'accord, sans vouloir vous offenser, peut-être est-ce vous qui n'êtes pas capable de m'expliquer ces nouvelles directives ? - Si, je suis désolé vous avez raison. Je passe une salle journée, j'aurais pas dû vous parler comme ça. Mais vous m'avez pris de haut aussi ! - Pardon ? Vous commencez par me dire que je ne serai pas capable de comprendre. Qui prend l'autre de haut ?"

Silence.

" Très bien je vais vous expliquer, vous avez raison mais la journée est dure. - Je peux comprendre mais sachez que je passe un peu trop de temps entre ces murs en tant que patiente mais qu'un des seuls points communs que j'ai avec la plupart des patients que vous voyez dans la journée et d'être malade. Je suis un être humain au même titre que n'importe qui d'autre, mon rôle dans cet hôpital n'est pas de me faire traiter d'ignare et je ne vous agresse pas plus vous que n'importe qui d'autre qui va m'apporter un "petit cachet bleu ce soir". Le petit cachet bleu, il a un nom et une fonction, sans ça, je ne le prends pas ! - Oui je comprends, je me suis laissé emporté. Ca m'apprendra... - Je l'espère. "

J'ai du coup eu droit à une démonstration sur le peu de protection que présente une ceinture de plomb avec comme cobaye une paire de ciseaux...  J'ai encore eu le droit à de plattes excuses et ce monsieur a tenu à venir me serrer la main après avoir fait rentrer un nouveau patient en cabine. (Ok pas top pour l'hygiène mais un geste humain d'égal à égal, ça vaut bien ça ^^)

J'arrête là ma prose pour ce soir. Ma verve semble être revenue, comme quoi l'hôpital ça a du bon aussi, ou pas :-)

 

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Commentaires
K
A l'hôpital , le plus génial :<br /> <br /> " Réveillez-vous ! c'est l'heure de votre somnifère ! " <br /> <br /> Ne me dis pas qu'on ne te l'a jamais ...<br /> <br /> Une fois , ça va et ensuite ça lasse....
Q
merci, merci, j'ai le même vécu, le même ressenti. je ne suis plus seule. j'ai vécu la même chose et plus d'une fois depuis et sa dure depuis 2007.
K
L'hôpital , les urgences ..il y aurait tant et tant à raconter !! <br /> <br /> Très bien écrit , en tout cas. On s'y croirait...
M
Je viens de lire tout votre blog du début à la fin. J'ai commencé début de soirée et n'ai pu m'arrêter tellement votre histoire m'a bouleversée. Vous êtes une femme dotée d'une puissance de caractère et d'une volonté admirable (et je n'ai pas le compliment facile !). Enfin voilà, désolée de mon message qui n'a ni queue ni tête, je voulais juste vous dire que je vous admirais et que je vous souhaitais une très belle vie avec votre "plus si petite " puce et votre mari :)
B
et dire que je croyais qu'après le passage de Madame LAGREFFE, avec sa baguette magique, tous les lendemains seraient rose et sans embûches ; je reprend à mon compte ces quelques mots de Séverine.<br /> <br /> J'ai parfois l'impression qu'on m'a menti mais en réalité, ne me serais-je menti à moi-même ? Je m'attendais à vivre pleinement après la greffe, comme les gens "normaux".<br /> <br /> Bernard
Histoire d'une deuxième vie.
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