Une bouteille à la mer.

Une nouvelle année scolaire vient de débuter. Me voilà dans le privé maintenant, avec des lycéens à enseigner le latin. Gros défi mais j'adore ça, et pourtant je ne suis pas sûre d'en être capable.

Pourquoi ai-je perdu toute confiance en moi ?

Pourquoi ne suis-je plus sûre de ce que je veux et de qui je suis ?

Comment peut-on se sentir étranger dans son propre corps ?

Il y a un peu  plus de trois ans je suis morte. L'espace de quelques secondes ou minutes, je ne saurais dire, mais je suis morte.

J'ai vu. Et je ne crois pas. J'ai vu.

Je me souviens aussi très bien de la panique de l'infirmière et des médecins quand je suis enfin revenue qui me suppliaient de respirer.

Je ne sais exactement où je suis allée à ce moment-là mais je devais être dans un coin très reculé de mon cerveau, si loin que c'es peut-être bien ceux que certains appellent ça une expérience de mort imminente.

Qui est revenu ce jour-là ? Je ne sais pas.

Pas elle, la Séve d'avant. Pas moi.

Mais au fond, qui suis-je ?

"Je" ne vis plus vraiment, mon corps fonctionne en automate maintenant qu'il le peut. Ma tête est ailleurs. J'ai gardé une très bonne maîtrise du masque de circonstance que j'adapte à loisir. Et pourtant, je ne me sens plus capable de le porter tout le temps...

Un maison, une adorable jeune fille, un travail. Les conditions idéales pour faire une dépression sûrement !

J'ai peur, j'angoisse, je craque.

J'ai besoin d'aide. J'ai su en demander, à des amis, à mon médecin. Je ne serai qu'un peu plus shootée à l'avenir...

J'appelle au secours mais on ne m'entend pas toujours.

Parfois on me demande ce qu'on peut faire pour m'aider et je dois bien reconnaitre que je n'en ai pas la moindre idée.

Au final, si je pouvais simplement arrêter de penser.

Comments

[loliz]

J'ai passé la semaine à lire votre blog. Ce billet m'a un peu déconcerté. Je suis passée par les rires, les larmes, la peur, l'envie (oui, des fois, je vous enviais).

J'espère que vous allez bien. Pas de nouvelles depuis tout ce temps. La dépression, pourquoi s'insinue-t-elle dans notre vie alors qu'aux yeux de tous, on a tout pour être heureux? Je pense que certains moments très angoissants de votre vie refont surface ainsi.

Sans le cacher, j'ai pleuré hier en lisant toute la partie post greffe et réa et j'ai dit à mon mari "je vais mourir". Parce que mon seul espoir était la greffe. On me la refuse finalement pour une forte probabilité de rejet. Alors quoi ? Pas de greffe pour survivre, mais finalement, si j'avais pu l'avoir, je crois que je l'aurai refusée.

Bref, je suis dans l'angoisse, dans la peur et même avec de "l'aide" (psychologue, anxiolytiques), cela reste quand même plus fort.

Vous avez la chance d'être mère, c'est elle votre force. <3

Mais il faut savoir accepter de "Lâcher les vannes" comme le titre d'un de vos billets.

Je n'ai pas envie de vous dire "Courage" (c'est trop bateau et vous l'avez assez témoigné que vous en aviez", mais simplement..."vivez", vivez pour vous et ceux qui vous aiment. Ne forcez pas les choses.

[leslie81710]

Moi aussi plus j'avance et moins je me reconnais, j'ai vraiment l'impression de m'être perdu en route et pourtant je n'ai pas vécu autant de choses que toi .Je penses qu'à certains moments de sa vie on fait, consciemment ou inconsciemment, des bilans et que lorsqu'on regarde en arrière on a tellement évolué que l'on a l'impression d'être quelqu'un d'autre . C'est peut être ce qu'on appelle la crise de la trentaine ou de la quarantaine .... Enfin c'est ce que je ressent . bisous

[ag]

♡♥♡ ♥♡ mes propos seraient impuissants... alors je t envoie ces symboles...

[Pauline]

Le plus déconcertant, c'est d'être passée par des phases approchantes, du moins sur certains aspects, et de ne même pas en retirer quoique ce soit qui puisse d'aider aujourd'hui :|

[MlleOpaline]

J'ai connu ce sentiment, cette envie de d'arrêter de penser je veux dire, pas la mort imminente. C'est une sensation très désagréable :(